blogday 29/1/19 Questions
Questions
Je les ai choisies peu nombreuses mais particulièrement tranchées et tranchantes pour faciliter la mise à l’écrit qu’impose notre « rencontre à distance », et peut-être pour favoriser la survenue des éléments relevés plus haut. Elles sont formulées en deux temps pour faciliter le saut dans l’abime de nos interrogations…
– L’inscription est-elle un problème de formation ? Quelle formation est susceptible de favoriser l’inscription ?
– L’éducation génère t elle (de) l’inscription ? Sur quel versant sémantique de l’inscription se situe plutôt la formation (et l’éducation) : la trace, l’écrit, ou plutôt l’ancrage, l’individuation (ou la subjectivation) ?
– Quels sont nos modèles de conception en la matière ? Quelle conception de la formation (et/ou de l’éducation) suggère la référence à l’inscription ?
Ce que deux des questions posées m’inspirent…
1. L’inscription est-elle un problème de formation ?
L’inscription ne me semble pas être un problème intrinsèquement lié à la formation, parce qu’elle me semble interroger de manière plus générale la question des liens sociaux. Si l’on se réfère aux travaux de Serge Paugam sur le lien social, il apparaît que chaque type de lien social, confère à tout individu protection mais également reconnaissance. Et ce, qu’il s’agisse des liens de filiation, de participation élective, de participation organique ou de citoyenneté. Grâce à cette protection et à cette reconnaissance, l’engagement de liens sociaux assure à l’individu son intégration dans un groupe social et plus largement dans la société.
2. Pour répondre à la question « quelle formation est susceptible de favoriser l’inscription ? » je me réfèrerai aux travaux de Philippe Fabre, pour qui former évoque l’exercice d’une action en profondeur sur une personne tout en impliquant une transformation de tout son être. Cela implique pour lui la transmission de connaissances (comme l’instruction), mais également la transmission de valeurs et de savoir-être comme dans l’éducation. En engageant une action de formation, il y a donc lieu d’agir sur la personnalité entière de l’individu engagé dans un parcours de formation, parce que former conduit à impulser une action globale sur l’apprenant en agissant sur trois dimensions (les savoirs, les savoir-faire et les savoir-être). Il s’agit dès lors tout à la fois de :
– Transmettre des connaissances,
– Modeler la personnalité,
– Intégrer le savoir à la pratique.
Former implique ainsi que l’instruction passe dans la vie, qu’elle soit mise en pratique.
Les ouvrage des auteurs cités
– Serge Paugam, Le lien social, Paris, PUF “Que sais-je ?”, 2008.
– Michel Fabre – Penser la formation, Paris 2015, Ed Fabert, Coll. Pédagogues du monde entier, 283p
Anne TIRMARCHE ISSEMANN